Yves DI MANNO
Extraído del libro Solsticio de Verano
Al término
¿Por la noche quién habló ? entre la sombra
Extendiéndose volaba un poco más del estanque
Donde la voz sólo podía perderse
Renaciendo al amanecer en la esperanza de su canto
De entre las ramas estiradas de las hayas
Sobre el tapete ajado de hojas muertas
Pisoteadas por la horada de los hombre
Que pasaron al lado de los pueblos
Y se repartieron ahí el fruto de su pillaje
Después uno a uno desaparecieron. Uno solo
Había quedado, que debía cantar
(Esas guerras) no habiendo podido vivir un tiempo
De paz, bien efímero, en el límite de
Otra frontera -sobre la tierra de la
Que vivía, no hace mucho, al borde del lago
Donde lentamente las barcas
Mudas acostaban, pesadas
De su cosecha de bosque verde. Adosado solo
Al tronco de mi árbol él soñaba
En los países desde entonces atravesados
En los campos de trigo y en los desiertos
En la masacre de las mujeres el invierno que ahorcaba
En los niños negros colgados - en esos vientres abiertos
De donde vertían gusanos - en los cuellos tronchados
De los animales de ordeño - En todas
Esas cosechas, esas fincas incendiadas
Humeantes y nebulosas en la memoria del solo
Mañana que hubiera querido callar, frente
A la tierra provisoria delante de él
Pero austera. Pues alguna cosa también
Le iluminaba, de la cual desconocía su nombre
Ni cuál misterio la justificaba
Pero que bajo el árbol bruscamente
Daba sentido a su historia :
Un fuego en el fuego de anoche
La espada en su mano sin pasado
Un hombre aún detrás de este hombre
Apagando la ceniza en la mañana -
Para el reposo que sabe, simplemente
En él mismo más allá de la página y llano
De un cantor, de un guerrero.
Traducción: Elkin Grimaldo
*
Au terme
Pour la nuit Qui parla ? dont l'ombre
En s'étendant voilait un peu plus de l'étang
Où la voix seule pouvait se perdre -
Renaissant au matin dans l'espoir de son chant
D'entre les branches étirées des hêtres
Sur le tapis froissé de feuilles mortes
Piétinées par la horde des hommes
Qui passèrent, à l'écart des villages
Et se partagèrent là le fruit de leur pillage
Puis un à un se dispersèrent. Un seul
Etait resté, qui devait les chanter
(Ces guerres) n'ayant pu vivre un temps
De paix, bien éphmère, qu'en lisière d'une
Autre frontière -sur la terre de celle
Qui vivait, naguère, au bord du lac
Oú lentement les barques
Muettes accostaient, lourdes
De leur récolte de bois vert. Adossé seul
Au tronc d'un arbre il songeait
Aux pays depuis lors traversés
Aux champs de blé, et aux déserts
Au massacre des femmes l'hiver qu'on égorgeait
Aux enfants noirs pendus - à ces ventres ouverts
D'où ruisselaient des vers -aux cols tranchés
Des animaux de trait - à toutes
Ces récoltes, ces fermes incendiées
Fumées et brumes dans la mémoire du seul
Matin qu'il aurait voulu taire, face
A la terre provisoire devant lui
Mais austère. Car quelque chose aussi
L'illuminait, dont il ne savait plus le nom
Ni quel mystère le justifiait
Mais qui sous l'arbre brusquement
Donnait sens à son histoire :
Un feu dans le feu d'hier soir
L'épée dans sa main sans passé
Un homme encore derrière cet homme
Eteignant la cendre au matin -
Pour le repos qui sait, simplement
En lui-même par-delà page et plaine
D'un chanteur, d'un guerrier.
Extrait de "Solstice d'été"
(Editions Unes, 1989) *
GRENOBLE, DICIEMBRE
Aquel que habla
no sabe
Y también la noche
cayendo ilumina
la tierra más que ningún cielo
borrando
la explanada iluminando
el Nerón San Luis
sonando el tañido fúnebre
fachadas sin
neones la orilla del Isére
chirriando sus hielos
del pasaje del Uno
al Otro sobre
el puente
(al amanecer
el horizonte en el águila
la canción)
*
GRENOBLE, DECÈMBRE
Celui qui parle ne
sait pas
et aussi bien la nuit
en tombant illumine
la terre plus qu'aucun ciel
effaçant
l'esplanade éclairant
le Néron Saint-Louis
sonnant le glas
façades sans
néons la rive de l'Isère
charriant ses glaçons
du passage de l'Un
à l'Autre sur
le pont
(à l'aube
l'horizon à l'Aigle
la chanson)
*
ASI
el mundo está solo y nosotros
somos de pronto
serenos vivientes
para el perdón las barras
el reparto y
el don del cual nuestras
manos seleccionan
y nuestras voces gritan
sobre todos
los tonos
la sílaba y
el nombre
para la extrema
estación y el dibujo
de ese sonido
entre el muro
y la prisión
donde nosotros leemos
(donde otros leen
y leerán)
un día futuro
en este murmullo
la partitura
Extracto de "Partitions". 1995. Traducidos por : Elkin Grimaldos
*
AINSI
le monde est seul et nous
sommes soudain
sereins vivants
pour le pardon l'épars
le partage et
le don dont nos
mains trient
et nos voix crient
sur tous
les tons
la syllabe et
le nom
por l'extrême
saison et l'épure
de ce son
entre le mur
et la prison
où nous lisons
(où d'autres lisent
et liront)
un jour futur
dans ce murmure
la partition
extrait de "Partitions"
(Flammarion, 1995)